Les troubles psychiques tels que l’anxiété, les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ou encore la dépression constituent à l’heure actuelle des préoccupations majeurs pour la communauté scientifique tant leur impact sur la santé est non négligeable. C’est donc assez naturellement, compte tenu de leur efficacité, que les chercheurs s’intéressent aux thérapies psychédéliques afin de soulager ces multiples pathologies.

Comment se déroule une thérapie psychédélique ?

La thérapie psychédélique consiste en une psychothérapie ou un suivi psychiatrique associé à l’administration d’une dose légère, modérée ou forte d’un psychédélique (LSD, psilocybine, MDMA, kétamine) au début de la prise en charge.

Elle se déroule dans une clinique ou un cabinet de psychiatrie avec des psychiatres ou des psychothérapeutes formés et autorisés à prodiguer ces thérapies. Il s’agit d’une prise en charge adaptée aux symptômes et troubles du patient se déroulant en plusieurs étapes.

La première étape consiste à préparer les séances en réalisant des entretiens avec le patient pour prendre connaissance du dossier médical, de la pathologie et des attentes de ce dernier. Elle permet également d’expliquer au malade le déroulement de la séance, de le rassurer et de lui donner l’occasion de s’informer en posant des questions.

Ensuite, vient l’étape de l’administration de la substance psychédélique adaptée à la pathologie du patient. Une demande personnalisée et individuelle pour l’utilisation médicale de ces substances doit être effectuée au préalable auprès de l’OFSP (office fédéral de la santé publique) par la structure administrant la molécule. Le patient doit libérer sa journée et se présenter au cabinet ou au centre le matin, il sera ensuite installé (allongé sur un matelas) dans un cadre calme et rassurant où flotte un air musical doux et sans paroles. Enfin, la dernière étape réside dans le suivi du patient à travers des séances de psychothérapie habituelles afin de compléter la prise en charge de la pathologie.

Troubles et pathologies pouvant être soulagés par les thérapies psychédéliques

Les psychédéliques agissent en catalysant ou un amplifiant des processus psychiques et physiques, ils stimulent le cerveau au niveau du cortex préfrontal et provoquent de fortes émotions, la vision d’images de sons et de sensations irréelles ainsi qu’une perte de la notion temporo-spatiale. Tout ceci permet au patient de revoir son rapport au soi, à son corps et à sa conscience et de lever le voile sur des utopies et des croyances erronées.

Les thérapies assistées par les psychédéliques permettent de prendre en charge différentes pathologies et troubles psychiques et physiques, les différents essais cliniques se basent actuellement essentiellement sur des pathologies n’ayant pas répondu aux traitements et thérapies habituelles notamment :

  • L’anxiété ;
  • La dépression chronique unipolaire ;
  • Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ;
  • L’état de stress post traumatique ;
  • Les addictions : plus particulièrement celles liées à l’alcool et au tabac.

Quel psychédélique utiliser en fonction du trouble ?

Les recherches et essais cliniques concernant l’utilisation des psychédéliques dans le traitement de troubles psychologiques n’a repris qu’il y a quelques décennies, et ce de manière assez limitée. Il n’existe donc actuellement pas de consensus et de modèle thérapeutique quant aux applications cliniques et indications précises des différents psychédéliques.

Il n’empêche qu’en passant en revu les multiples études publiées il est possible de conclure que certaines molécules agissent mieux que d’autres sur un quelconque trouble. Ainsi, le LSD serait intéressant quant à la prise en charge d’une part des dépendances liées notamment à l’alcool et d’autre part de l’anxiété générée par un grand stress (grave maladie par exemple).

La psilocybine pourrait quant à elle s’avérer bénéfique dans la prise en charge comme le LSD de l’anxiété dont pourraient souffrir des malades atteints de maladies graves mais aussi de la dépression qui en découle ou qui peut être rencontrée. Elle agirait également sur d’autres pathologies comme les TOC, l’autisme, la dépendance à l’alcool et au tabac.

La MDMA (ecstasy) ne possède actuellement comme indication que les états de stress post-traumatiques. En effet, les recherches et essais effectués sur l’action de cette substance sur ce syndrome semblent très prometteuses. Enfin, la kétamine qui est le psychédélique le plus étudié a démontré son efficacité dans la prise en charge rapide de dépressions chroniques unipolaires.

Les thérapies psychédéliques constituent sans nul doute des perspectives très prometteuses dans la prise en charge de multiples troubles. Il reste cependant utile de garder à l’esprit que seules les thérapies réalisées par un professionnel bien formé, maîtrisant le sujet et manipulant des substances sûres et contrôlées sont fiables.